IX
– Étranges souvenirs
Lorsque
Diane se réveilla, elle n'était plus sur '' le lieu du crime ''. Le
lieu où elle avait tué pour la première fois de sa vie. La jeune
fille se trouvait à l'infirmerie de l'Académie. Puis elle de rendit
compte qu'elle était attachée, clouée au lit par des bracelets de
fer. Comme dans les films où des personnages fous ou très mal en
point gigotaient sur leur civière en essayant de se défaire de
l'emprise des bracelets et hurlaient de toute leur force.
C'est
ce qu'elle fit. Elle gigota dans tout les sens et hurla. Personne ne
vint. Enfin, au bout de quelques minutes, elle entendit des
chuchotements puis des gloussements dans le couloir à côté de
l'infirmerie.
Une
femme dont le visage était à moitié caché par un masque de
chirurgien entra dans la pièce où se trouvait Diane. Elle ne dit
rien, même pas un « bonjour », ce qui était légèrement
inquiétant. Par contre ce qu'elle tenait dans la main gauche
terrorisait nettement plus l'adolescente. Une seringue large de
plusieurs centimètres de diamètre et longue d'une vingtaine de
centimètres.
Diane
ravala un cri de terreur. La femme approcha la seringue de la tempe
droite de la jeune fille. Diane se mordit les lèvres. Elle ne
voulait pas pleurer mais c'était plus fort qu'elle. N'importe qui
dans cette situation pleurerait toutes les larmes de son corps.
Soudain
la femme éclata de rire, mais pas d'un rire diabolique contrairement
à ce que l'on pourrait penser. Elle riait d'un rire franc et sonore.
Diane se sentit légèrement vexée. En quoi était-ce drôle de voir
une fille pleurer de peur ?
La
femme retira son masque et le visage que découvrit Diane ne la ravit
pas du tout.
- Qu'est-ce que tu fous là ?, demanda l'adolescente avec méchanceté
- Hé ho ! Je te sauve la vie et tu ne me dis même pas merci !, s'exclama Jaane
- Je ne vois pas pourquoi je devrais remercier la fille que je hais le plus au monde.
- On ne s'est parlé qu'une seule fois, je te signale.
- Ça ma suffit pour comprendre que t'étais le genre de fille que je déteste. Et tu as failli me traiter de pétasse.
- Rholàlà... T'as mauvais caractère toi, hein ? Bon, on aurait pas autre chose à faire ? Comme te faire évader d'ici avant que quelqu'un te dissèque ?
Jaane
aida Diane à se lever puis elles sortirent part la fenêtre.
- Comment t'as fait pour me trouver ?, interrogea Diane
- Tout le monde parle de toi en ce moment. Et tout le monde sait où tu es. Il y a même des personnes qui ont essayé de rentrer dans l'infirmerie de force pour te tuer en prétendant que c'était le seul moyen pour que tu arrêtes d'assassiner. Tu es considérée comme LA personne à ne surtout pas approcher si tu ne veux pas mourir.
- C'est cool comme réputation !
Les
jeunes filles se dirigeaient vers le dortoir pour filles. Prise de
panique, Diane stoppa net ça marche :
- On va quand même pas aller là-dedans ? Tout le monde va croire que je suis venue les tuer.
- T'en fait pas. On a tout prévu avec Brume., souligna Jaane Tu vas aller dans sa chambre jusqu'à...
- Jusqu'à quoi ? Jusqu'à se qu'on me trouve ?
Grand
silence.
-
Ben, en fait, on a pas prévu de suite., fit Jaane, gênée
Diane
soupira :
- Ok. Merci. Je crois que je vais me débrouiller toute seule.
Puis
elle s'en alla en courant et disparu dans la petite forêt de
l'Académie Peach-Pouv.
Au
bout, de quelques minutes de course effrénée, inquiète que Jaane
la rattrape, Diane se permit une petite pause en s'asseyant sur un
tronc d'arbre mort. « A croire que la seule chose dont je suis
destinée est la mort », pensa-t-elle.
Une
goutte de pluie s'écrasa sur le dos de sa main. Puis deux. Puis
trois. Un orage éclata. L'adolescente frissonna; elle en avait très
peur.
La
tunique blanche qu'on avait dû lui passer à l'infirmerie pendant
son sommeil était trempée, ce qui lui valut un éternuement.
Elle
entendit des bruits de pas. Des pas qui écrasaient les feuilles
mortes. Puis des voix. Des voix de filles et de garçons. Elle se
cacha derrière un tronc (vivant cette fois) et écouta leur
conversation :
- Hé ! T'as entendu ? La fille qu'a tué Alex. Parait qu'elle s'est évadée de l'infirmerie., disait l'un
- Ouais. Moi, si j'la vois, j'lui ferai passer un sale quart d'heure et je la ramènerai chez le proviseur., disait l'autre
- T'es malade, mec ? Cette fille, elle va te tuer sur-le-champ !
- Nan, j'pense pas. Elle maitrise pas encore ses pouvoirs. Ça marche qu'une fois sur deux.
- Mouais. Comment elle s'appelle déjà ?, demanda une lycéenne aux mèches argentées
- Je ne sais plus... en tout cas, tout le monde l'appelle '' Angel to the Death '' parce qu'il paraît qu'elle a un visage d'ange., précisa une autre lycéenne
- Alors ce surnom lui va comme un gant !, s'écria un collégien
A
bientôt pour la suite...
Nadeshiko
Ogura